dimanche 27 avril 2014

Les franciscains espèrent toujours la canonisation du Père Frédéric.




(Trois-Rivières) Les franciscains de Trois-Rivières se préparent à célébrer le 100e anniversaire de la mort du bienheureux père Frédéric en 2016, en ne perdant pas espoir qu'il puisse aussi être canonisé la même année.
Loin d'être vexés d'apprendre la récente canonisation de Marie de l'Incarnation et de Mgr François de Laval, et ce, sans que des miracles ne leur aient été attribués comme le veut pourtant la tradition, les franciscains y voient plutôt un allégement de la procédure de canonisation de la part du pape François, ce qui au final pourrait accélérer la canonisation du père Frédéric.
Le père Roland Bonenfant, vice-postulateur du bienheureux père Frédéric et directeur du Centre Frédéric-Janssoone, reste optimiste et garde le cap sur 2016. «Il ne faut pas oublier que le dossier du père Frédéric n'a que 100 ans alors que celui des deux autres, c'était 400 ans! Pas que ce soit déterminant, mais entre lui et ces deux-là, il y a quand même une grande différence car ce sont des fondateurs de l'Église canadienne et même de la société de ce temps-là, de par leur courage et leur élan missionnaire. Alors, c'était normal qu'ils passent avant. Mais le tour du père Frédéric devrait venir bientôt», assure-t-il.
Le père Bonenfant admet que la cause des saints en terre d'Amérique a toujours été un peu handicapée du fait de leur éloignement de l'Europe et de la difficulté de faire attester leurs miracles par des médecins. «Ils sont plus habitués là-bas.»
La règle veut que pour être béatifié un aspirant saint ait fait un miracle reconnu puis encore un autre après sa béatification. Le franciscain assure que depuis son arrivée en poste, il a eu connaissance d'une bonne quinzaine de miracles attribuables au père Frédéric, dont trois ou quatre survenus l'année même de sa béatification mais qu'il reste toujours la difficulté de le faire reconnaître par la science.
«Reculer de 25 ans, c'est difficile, parce qu'il y a eu des miracles ici au Canada et en France. Ça ne se fait pratiquement pas. Même quand c'est récent, c'est difficile, car les patients passent souvent par les mains de plusieurs médecins. J'espère que ce sera plus facile avec ce pape-là qui a déjà commencé à alléger plusieurs choses. Les choses spirituelles vont de soi plus que les choses matérielles.
Alors je trouve qu'il faudrait arrêter de toujours vouloir faire attester un miracle par un médecin et revenir comme cela se faisait au début de l'Église et se contenter de l'attestation sérieuse d'un groupe qu'une personne mérite d'être citée en exemple. Ça ne veut pas dire que cette personne est parfaite mais qu'on peut la présenter comme modèle. Le pape semble aller dans cette voie-là.»
En attendant, les franciscains préparent le centenaire de la mort du bienheureux, entre autres en rééditant des livres sur le père Frédéric, en français et en anglais, et en préparant un site Internet qui présentera le père Frédéric «dans son mouvement», c'est-à-dire comme un pèlerin en marche. «C'est beaucoup de travail et surtout ça prend des sous», note le père Bonenfant en terminant.
Louise Plante - Le Nouvelliste du 14 avril 2014

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